Tuesday, January 31, 2006
Hong Kong
On a tellement aime Hong Kong, et ce d'autant plus qu'on ne s'y attendait pas.
Je n'avais aucun souvenir de Hong Kong, aucun, mais pleins de Macau.L'image classique de Hong Kong est celle de la vue depuis Kowloon, avec ses grattes ciels toujours plus hauts, la lagune devant et la colline du Pic derriere. Une ville dure et ultra moderne, vue de loin. En fait, quand on voyage comme nous avec peu d'argent, on a toutes les chances d'echouer a kowlook, dans une des pensions de Chongqin Mansions ou du Mirador. Et la, en fait de businessmen en cravate, c'est toute la communaute indienne et pakistanaise que l'on rencontre. Curry a tous les etages et magasins de CD et DVD de Bollywood au rez de chaussee. Et bien sur il y a aussi les nigeriens et camerounais en "voyage d'affaires", les bonnes philippines qui sortent toutes le dimanche et passent la journee assises par terre sur des baches en plastiques et des couvertures a jouer au cates et boire du the jusqu'au crepuscule, et il y a les chinois. Derriere les grattes ciels on trouve des marches d'herbes medicinales, des restaurants de raviolis, des lezards seches... Les expats que nous avons rencontres etaient tous heureux. Hong Kong a un exotisme facile, juste assez fort pour le rendre fascinant mais melange d'assez de "civilisation" occidentale pour le rendre confortable. Les occidentaux qui y sont nes savent que l'endroit est special. On y respire l'energie a plein poumons. La biere dans les cafes branches y est plus chere qu'en Angleterre mais qu'importe quand on peut soigner sa gueule de bois a l'aide de bouillon de poule pour trois fois rien.
J'y ai mange ma premiere viande rouge depuis plus de trois mois. Des brochettes marinees au vinaigre et grilles. J'ai demande bleu et j'ai eu bleu. Peu etre que nous etions bien a Hong Kong parce que tout y etait familier. Nous etions habitues a l'Asie, deja, apres plus de trois mois a nous y trimballer, et nous retrouvions un confort ne de choses connues; le plaisir de pouvoir lire des panneaux dans la rue, les journeaux, des menus de restaurants proposant hamburgers et pizzas a une clientele pour qui ils constituaient un repas normal. Rien n'y avait l'air faux, juste un peu plus extreme d'etre entoure de tant de differences. Dans les rues des panneaux demandent aux citoyens d'aider leur prochain.
En fait, Hong Kong est bien plus grand qu'il n'y parait. Au Nord de Kowloon, les Nouveaux Territoires s'etendent, rugueux, couverts de bananiers et semes d'immeubles et maisons tres tres chinois. Et sur l'ile de Hong Kong elle meme, une demie heure en bus au travers de superbes payages de collines a la vegetation rase vous ammene a Shek O, une plage aux allures de bout du monde, bordee d'un village aux petites maisons colorees faites de bric et de broc et retapees amoureusement par leurs propietaires blancs en sorts et T shirts. Sur une autre ile, deux heures de marche vous menent d'une rangee de restaurants de fruits de mer au repere de la communaute hyppie locale. Il y a de tout, pour tous les gouts.
Et pour finir... On sent que la Chine y plante ses griffes. Elle a promis que les lois anglaises seraient appliquees pendant une trentaine d'annes mais on sent le poids de milliards d'habitants pesant au Nord de la frontiere bien mince. Le drapeau chinois est present un peu partout. Ce n'est qu'une question de temps.