Friday, June 17, 2005
Turquie et Chypre
Ca fait Presque cinq jours que nous nous prelassons dans le chant des cigales.
A Rhodes nous avons rencontreee Mary, une amie de Klimis et Christina a qui ils avaient envoye les vetements que nous avions oublies sur la corde a linge.
Elle nous a decrit Rhodes comme une petite ile ou tout le monde se connait, ou les traditions, le role de la famille et la reputation des filles non mariees ont un poids important. Elle a etudie a Athenes pendant six ans, pui, sde facon naturelle, est retournee a Rhodes pour travailler avec son pere… architecte lui aussi… Sa rencontree dans une Rhodes encombree de boutiques et restaurants pour touristes a ete une bouffee d’air frai.
En fait, c’est a Rhodes que nous avons commence a fatiguer. A passer de longues heures a ne pas faire grand chose en face d’un café frappe (Nescafe frappe, s’il vous plait…), a decider que non, nous ne prendrions pas ce bus pour aller visiter cet autre village, la bas. Trop cher, trop loin, trop chaud, pas vraiment envie. Au bout de deux mois et demi sur la route, nous avions besoin de nous arreter un peu. Mais nous ne l’avons pas compris a ce moment. C’est seulement maintenant, une semaine plus tard, que c’est evident. On recharge les batteries.
A Rhodes nous cherchions un moyen pour rallier Chypre directement, sans passer par la Turquie. Vicky, l’amie anglaise qui nous heberge, vit dans la moitie sud de Chypre, et nous n’etions pas surs de pouvoir passer d’une zone a l’autre. Il existait un bateau allant de Rhodes a Chypres, mais le service a ete interrompu il y a trois ans a la suite de problemes de securite en Israel: le bateau faisait aussi escale a Haifa. Vicky prense que ce n’etait pas rentable de toutes facon, et que les evenements du Moyen Orient ne sont qu’une excuse. L’absence de service maritime signifie que Chypre est le seul etat de l’union europeenne accessible uniquement par voie aerienne…
Finalement, Vivky s’est renseignee a l’ambassade britannique. Il est actuellement possible de venir du Nord a condition de repartir par le Nord. C'est tout recent. C ’est ce qu’on a decide de faire (pas le choix…).
Donc de Rhodes nous avons pris le bateau pour Marmaris en Turquie. Autre genre de tourisme. Plage, bars, boites de nuits, restaurants de tous types. Les principaux clients sont britanniques, hollandais… et russes… Les russes sont partout depuis 5 ans.
Ali nous hebergeait a Marmaris, un autre architecte fils d’architecte. Passer du temps avec lui a ete fascinant. En 24 heures nous avons eu droit a un cours sur l’histoire de la Turquie, ses contradictions, sa peur d’etre toujours a l‘ecart, hors du coup, ses relations avec les Etats Unis souvent percus comme tout puissants, sa decision de ne pas participer a la guerre en Irak, s’affirmant pour la premiere fois depuis longtemps comme un pays souverain maitre de son propre sol, les espoirs lies a l’accession possible a l‘Union Europeenne (d’apres Ali, c’est trop tot, la Turquie devrait d’abord regler ses propres problemes au lieu d’esperer que quelqu’un d’autre ne les regle a sa place), le culte de Mustapha Kemal Ataturk dont on commence tout juste a admettre qu’il etait un homme lui aussi, mort trop jeune d’une cirrhose du foie, la transformation radicale de Marmaris en l’espace de 20 ans, passant de petite bourgade a ville entierement dediee au tourisme, les maisons entourees de jardins luxuriant cedant les unes après les autres et se transformant en blocs de beton de cinq etages…
A Marmaris, il est facile d’oublier le paysage, et pourtant... Autour de l’horreur urbaine, les montagnes couvertes de pins sont splendides et la mer est turquoise.
Nous devions arriver rapidement a Chypre. Vicky et ses amis Jorun et Ben allaient passer un weekend dans le Nord, esperant voir des tortues pondre des oeufs. En 15 heures de bus, nous etions a Silifke. Vers quatre heure de matin, nous nous sommes reveilles en Capadoce, dans un paysage surreel sculpte, contourne. Au reveil nous arrivions pres de la mer, et j’ai toujours l’impression d’avoir reve.
Deux jours a Tasucu et Silifke, profitant de la tranquilite des lieus, et nous avons embarque pour notre pire voyage jusqu’a present. En deux heures de traversee la moitie des passagers, y compris Kevin, etaient verts et vomissaient plus ou moins discretement dans les sacs en plastique noirs fournis par l’equipage.
Les trois mousquetaires nous attendaient a la sortie de la douane et nous sommes parties directement pour l’extreme Est de l’ile, vers les cabanes sur piloti dans lesquelles nous allions dormir.
Apres juste quelques jours de Turquie, Chypre choque. Ou est passée la gentillesse des habitants? Pour qui sont ces villas “de luxe” qui poussent comme des champignons en groupe de trente au milieu de nulle part? Pourquoi les prix sont-ils si eleves (la monnaie du Nord est la lire turque, mais les prix sont multiplies par deux)?
Nous n’avons pas vu de tortues. La Lune n’etait pas assez pleine. Mais nous avons vu plein de herissons a longues oreilles, un lievre, des chouettes, des anes sauvages en pagaille et meme une tarentule. De l’avantage de voyager avec des zoologues…
Le passage de la frontiere s’est fait sans encombres, esperons que ce soit aussi facile au retour. En fait, on dirait que les controles ne sont effectues que par les douaniers du Nord, donc ca devrait aller.
Depuis, nous nous laissons guider. Le village ou nos hotes vivent est perdu en haut d’une montagne, donc sans voiture nous sommes un peu coinces. Le matin nous partons avec Vicky et Jorun (Ben est maintenant reparti pour Cambridge) qui nous deposent en chemin, ou nous les accompagnions sur le terrain. C’est ainsi que sans effort nous avons visite des tombes creusees a meme le roc par dizaines en caveaux superbes il y a 2500 ans, vu les mosaiques extraordinaires de trois villas romaines de bord de mer, et observe des oisillons se faire poser des bagues autour des pattes. Un peu de tout, beaucoup de plaisir… Lever vers six heures du matin quand meme. Ca c’est dur! Mais ca vaut le coup. Demain, samedi, grasse matinee… youpi…
A Rhodes nous avons rencontreee Mary, une amie de Klimis et Christina a qui ils avaient envoye les vetements que nous avions oublies sur la corde a linge.
Elle nous a decrit Rhodes comme une petite ile ou tout le monde se connait, ou les traditions, le role de la famille et la reputation des filles non mariees ont un poids important. Elle a etudie a Athenes pendant six ans, pui, sde facon naturelle, est retournee a Rhodes pour travailler avec son pere… architecte lui aussi… Sa rencontree dans une Rhodes encombree de boutiques et restaurants pour touristes a ete une bouffee d’air frai.
En fait, c’est a Rhodes que nous avons commence a fatiguer. A passer de longues heures a ne pas faire grand chose en face d’un café frappe (Nescafe frappe, s’il vous plait…), a decider que non, nous ne prendrions pas ce bus pour aller visiter cet autre village, la bas. Trop cher, trop loin, trop chaud, pas vraiment envie. Au bout de deux mois et demi sur la route, nous avions besoin de nous arreter un peu. Mais nous ne l’avons pas compris a ce moment. C’est seulement maintenant, une semaine plus tard, que c’est evident. On recharge les batteries.
A Rhodes nous cherchions un moyen pour rallier Chypre directement, sans passer par la Turquie. Vicky, l’amie anglaise qui nous heberge, vit dans la moitie sud de Chypre, et nous n’etions pas surs de pouvoir passer d’une zone a l’autre. Il existait un bateau allant de Rhodes a Chypres, mais le service a ete interrompu il y a trois ans a la suite de problemes de securite en Israel: le bateau faisait aussi escale a Haifa. Vicky prense que ce n’etait pas rentable de toutes facon, et que les evenements du Moyen Orient ne sont qu’une excuse. L’absence de service maritime signifie que Chypre est le seul etat de l’union europeenne accessible uniquement par voie aerienne…
Finalement, Vivky s’est renseignee a l’ambassade britannique. Il est actuellement possible de venir du Nord a condition de repartir par le Nord. C'est tout recent. C ’est ce qu’on a decide de faire (pas le choix…).
Donc de Rhodes nous avons pris le bateau pour Marmaris en Turquie. Autre genre de tourisme. Plage, bars, boites de nuits, restaurants de tous types. Les principaux clients sont britanniques, hollandais… et russes… Les russes sont partout depuis 5 ans.
Ali nous hebergeait a Marmaris, un autre architecte fils d’architecte. Passer du temps avec lui a ete fascinant. En 24 heures nous avons eu droit a un cours sur l’histoire de la Turquie, ses contradictions, sa peur d’etre toujours a l‘ecart, hors du coup, ses relations avec les Etats Unis souvent percus comme tout puissants, sa decision de ne pas participer a la guerre en Irak, s’affirmant pour la premiere fois depuis longtemps comme un pays souverain maitre de son propre sol, les espoirs lies a l’accession possible a l‘Union Europeenne (d’apres Ali, c’est trop tot, la Turquie devrait d’abord regler ses propres problemes au lieu d’esperer que quelqu’un d’autre ne les regle a sa place), le culte de Mustapha Kemal Ataturk dont on commence tout juste a admettre qu’il etait un homme lui aussi, mort trop jeune d’une cirrhose du foie, la transformation radicale de Marmaris en l’espace de 20 ans, passant de petite bourgade a ville entierement dediee au tourisme, les maisons entourees de jardins luxuriant cedant les unes après les autres et se transformant en blocs de beton de cinq etages…
A Marmaris, il est facile d’oublier le paysage, et pourtant... Autour de l’horreur urbaine, les montagnes couvertes de pins sont splendides et la mer est turquoise.
Nous devions arriver rapidement a Chypre. Vicky et ses amis Jorun et Ben allaient passer un weekend dans le Nord, esperant voir des tortues pondre des oeufs. En 15 heures de bus, nous etions a Silifke. Vers quatre heure de matin, nous nous sommes reveilles en Capadoce, dans un paysage surreel sculpte, contourne. Au reveil nous arrivions pres de la mer, et j’ai toujours l’impression d’avoir reve.
Deux jours a Tasucu et Silifke, profitant de la tranquilite des lieus, et nous avons embarque pour notre pire voyage jusqu’a present. En deux heures de traversee la moitie des passagers, y compris Kevin, etaient verts et vomissaient plus ou moins discretement dans les sacs en plastique noirs fournis par l’equipage.
Les trois mousquetaires nous attendaient a la sortie de la douane et nous sommes parties directement pour l’extreme Est de l’ile, vers les cabanes sur piloti dans lesquelles nous allions dormir.
Apres juste quelques jours de Turquie, Chypre choque. Ou est passée la gentillesse des habitants? Pour qui sont ces villas “de luxe” qui poussent comme des champignons en groupe de trente au milieu de nulle part? Pourquoi les prix sont-ils si eleves (la monnaie du Nord est la lire turque, mais les prix sont multiplies par deux)?
Nous n’avons pas vu de tortues. La Lune n’etait pas assez pleine. Mais nous avons vu plein de herissons a longues oreilles, un lievre, des chouettes, des anes sauvages en pagaille et meme une tarentule. De l’avantage de voyager avec des zoologues…
Le passage de la frontiere s’est fait sans encombres, esperons que ce soit aussi facile au retour. En fait, on dirait que les controles ne sont effectues que par les douaniers du Nord, donc ca devrait aller.
Depuis, nous nous laissons guider. Le village ou nos hotes vivent est perdu en haut d’une montagne, donc sans voiture nous sommes un peu coinces. Le matin nous partons avec Vicky et Jorun (Ben est maintenant reparti pour Cambridge) qui nous deposent en chemin, ou nous les accompagnions sur le terrain. C’est ainsi que sans effort nous avons visite des tombes creusees a meme le roc par dizaines en caveaux superbes il y a 2500 ans, vu les mosaiques extraordinaires de trois villas romaines de bord de mer, et observe des oisillons se faire poser des bagues autour des pattes. Un peu de tout, beaucoup de plaisir… Lever vers six heures du matin quand meme. Ca c’est dur! Mais ca vaut le coup. Demain, samedi, grasse matinee… youpi…
// posted by Solène @ Friday, June 17, 2005 
