Friday, February 17, 2006
Cambodge depuis Siem Reap
Quel plaisir!
Bon, OK, nous avons aussi adore nos premier jours au Vietnam, donc on ne sait jamais, mais voici un pays ou tout ou presque se fait avec un sourire...
Les relations avec les gens sont directes. Un prix est un prix, un echange de regard est pour de vrai et les sourires sont sinceres.
Phnom Penh n'est pas une tres belle ville, mais les grandes avenues bordees d'arbres en fleur, les rues de terre battue, sa riviere, la nonchalance ambiance la rendent tres agreable.
Nous y retournerons peut etre, si nous avons le temps, pour en explorer les nombreux temples et marches.
Il y a quatre choses que presque tous les touristes vont voir a Phom Penh.
Le palais royal, recent mais tres beau, avec des toites axtraordinaires evoquant des oiseaux et des jardins a la francaise.
Le musee des beaux arts qui abrite surtout des chef d'oeuvres tires d'Angkor a la beaute evidente mais au sens indchiffrable sans guide ou connaissance des religions hindou et boudhiste.
La prison de Tuol Seng et les Killing Fields.
Ces des derniers representent l'autre face du Cambodge, les annees de sang et d'horreur qui n'ont pris fin qu'avec l'intervention des vietnamiens.
Tuol Seng etait une ecole avant détre une prison, tout comme Duch, son directeur, etait prof de maths avant d'etre bourreau. Certains déntre vous ont peut etre lu Le portail, léxcellent livre de Francois Bizot qui a ete le prisonnier de Duch bien avant que celui ci ne dirige Tuol Seng. A lépoque, le jeune Duch etait petri d'idealisme et a fini par relacher Bizot parce que celui ci l'a convaincu de son innocence (chercheur, il etait accuse d'etre un agent de la CIA). Les futurs prisonniers de Duch n'auront pas cette chance. Tous ceux, des milliers, qui passerent par les prison ont ete tues apres etre tortures. Soit dans la prison meme, soit dans les champs d'extermination, les Killing Fields.
Il y a encore des traces de sang sur les carreaux des anciennes salles de classe. Du sang vieux de presque trente an.
Les premieres pieces dans lesquelles on entre ont ete degagees de leurs minuscules cellules de parpaings et abritent des milliers de photos. Certaines sont celles de victimes, hommes, femmes, enfants, vieillards, d'autres sont celles des bourreaux. Jeunes hommes souriants, jeunes femmes serieuses. D'un sens, cette presentation identique sans explication laisse entendre une chose: tous etaient victimes. Quand je suis entree dans la premiere piece, j'ai ete incapable de deviner qui etait qui. Ce n'est qu'apres, apres avoir regarde des centaines de ces portraits que j'ai realise que je pouvais les differencier: les khmers Rouges avaient tous la meme expression sur le visage. Hommes souriants, femmes serieuses. En groupe, ils etaient reconnaissables. Sur les panneaux presentant des photos de prisonniers, on ne trouvait pas deux expressions semblables. Indifference, peur, colere, incomprehension, sourire, grimace, anxiete, audace, aggressivite...
Le lendemain nous sommes alles aux Killing Fields. Le sol etait defonce, creuse de grands trous ressemblant aux trous d'obus a demi combles que l'on trouve on Vietnam. Mais la, ils etaient la trace laissee par les centaines de corps decomposes qu'on leur avait enleves. Des vetements en lambeau et des cranes perces de balles ou defonces a la pelle avaient ete entreposes sur 19 etages entoures de vitres entrouvertes, visible a tous... pour memoire.
Dans la poussiere des sentiers, nous marchions sur des bouts d'os et des dents.
Des enfants nous entouraient, criant "un deux trois photo". Une photo contre un billet. Ils jouaient a deterrer les dents.
Nous sommes a Siem Reap a present, la ville la plus proche d'Angkor.
Le site est un enchantement. Le temps est bien fini ou l'on pouvait se ballader seul entre statues et corniches abritees de fromagers, mais le site est tellement enorme qu'il semble digerer les flots de touristes qui l'assaillent. Encore que ca devienne un serieux probleme: erosion des pierres et polution du site.
Dans les rues de Siem Reap, les extremes se cotoient: hotels au luxe incroyable et familles dormant dans la rue.
Le Cambodge est un des pays les plus pauvres du monde.
Bon, OK, nous avons aussi adore nos premier jours au Vietnam, donc on ne sait jamais, mais voici un pays ou tout ou presque se fait avec un sourire...
Les relations avec les gens sont directes. Un prix est un prix, un echange de regard est pour de vrai et les sourires sont sinceres.
Phnom Penh n'est pas une tres belle ville, mais les grandes avenues bordees d'arbres en fleur, les rues de terre battue, sa riviere, la nonchalance ambiance la rendent tres agreable.
Nous y retournerons peut etre, si nous avons le temps, pour en explorer les nombreux temples et marches.
Il y a quatre choses que presque tous les touristes vont voir a Phom Penh.
Le palais royal, recent mais tres beau, avec des toites axtraordinaires evoquant des oiseaux et des jardins a la francaise.
Le musee des beaux arts qui abrite surtout des chef d'oeuvres tires d'Angkor a la beaute evidente mais au sens indchiffrable sans guide ou connaissance des religions hindou et boudhiste.
La prison de Tuol Seng et les Killing Fields.
Ces des derniers representent l'autre face du Cambodge, les annees de sang et d'horreur qui n'ont pris fin qu'avec l'intervention des vietnamiens.
Tuol Seng etait une ecole avant détre une prison, tout comme Duch, son directeur, etait prof de maths avant d'etre bourreau. Certains déntre vous ont peut etre lu Le portail, léxcellent livre de Francois Bizot qui a ete le prisonnier de Duch bien avant que celui ci ne dirige Tuol Seng. A lépoque, le jeune Duch etait petri d'idealisme et a fini par relacher Bizot parce que celui ci l'a convaincu de son innocence (chercheur, il etait accuse d'etre un agent de la CIA). Les futurs prisonniers de Duch n'auront pas cette chance. Tous ceux, des milliers, qui passerent par les prison ont ete tues apres etre tortures. Soit dans la prison meme, soit dans les champs d'extermination, les Killing Fields.
Il y a encore des traces de sang sur les carreaux des anciennes salles de classe. Du sang vieux de presque trente an.
Les premieres pieces dans lesquelles on entre ont ete degagees de leurs minuscules cellules de parpaings et abritent des milliers de photos. Certaines sont celles de victimes, hommes, femmes, enfants, vieillards, d'autres sont celles des bourreaux. Jeunes hommes souriants, jeunes femmes serieuses. D'un sens, cette presentation identique sans explication laisse entendre une chose: tous etaient victimes. Quand je suis entree dans la premiere piece, j'ai ete incapable de deviner qui etait qui. Ce n'est qu'apres, apres avoir regarde des centaines de ces portraits que j'ai realise que je pouvais les differencier: les khmers Rouges avaient tous la meme expression sur le visage. Hommes souriants, femmes serieuses. En groupe, ils etaient reconnaissables. Sur les panneaux presentant des photos de prisonniers, on ne trouvait pas deux expressions semblables. Indifference, peur, colere, incomprehension, sourire, grimace, anxiete, audace, aggressivite...
Le lendemain nous sommes alles aux Killing Fields. Le sol etait defonce, creuse de grands trous ressemblant aux trous d'obus a demi combles que l'on trouve on Vietnam. Mais la, ils etaient la trace laissee par les centaines de corps decomposes qu'on leur avait enleves. Des vetements en lambeau et des cranes perces de balles ou defonces a la pelle avaient ete entreposes sur 19 etages entoures de vitres entrouvertes, visible a tous... pour memoire.
Dans la poussiere des sentiers, nous marchions sur des bouts d'os et des dents.
Des enfants nous entouraient, criant "un deux trois photo". Une photo contre un billet. Ils jouaient a deterrer les dents.
Nous sommes a Siem Reap a present, la ville la plus proche d'Angkor.
Le site est un enchantement. Le temps est bien fini ou l'on pouvait se ballader seul entre statues et corniches abritees de fromagers, mais le site est tellement enorme qu'il semble digerer les flots de touristes qui l'assaillent. Encore que ca devienne un serieux probleme: erosion des pierres et polution du site.
Dans les rues de Siem Reap, les extremes se cotoient: hotels au luxe incroyable et familles dormant dans la rue.
Le Cambodge est un des pays les plus pauvres du monde.