Friday, March 10, 2006
Cambodge et Laos depuis Vientiane
La douceur du Laos est legendaire. A Angkor, nous avons rencontre l'architecte charge de la restauration du Baphuon, un temple a demi demantele laisse a l'abandon depuis les annees 70. Quand, le lendemain, nous lui avons ecrit pour lui faire part de notre decision de quitter le Cambodge pour le Laos plutot que de passer trois jours de plus parmis les temples il a repondu que nous avions probablement raison.
Le Laos n'est pas un pays spectaculaire, du moins pas apres l'enormite de la Russie et de la Chine ou les paysages extraordinaires de l'Est de la Turquie, mais c'est un endroit ou l'on se sent bien. Ca tient surtout a ses habitants. Pour un oeil occidental, ils sont incroyablement decontractes, et. forcement, ca deteint sur nous. Ou sont les chauffeurs de tuk tuk nous helant bruyament toutes les deux minutes, les vendeuses de souvenirs (you buy, madam, you buy? just have a looka), les enfants surrexcites? A leur place, nous croisons des colegiennes en Sarongs, les chaufferus de tuk tuk font la sieste dans leurs hamacs et les serveurs de restaurants ont toujours le sourire pret a naitre.
Nous sommes arrives par le Sud du pays.
Apres avoir quitte Siem Reap et Angkor, nous sommes redescendus sur Phnom Penh au Sud Est avant de remonter vers le Nord et Kratie.
Nous avons passe une nouvelle journee a Phnom penh, a explorer son marche, surout, un batiment incroyable tout droit sorti d'un film de science fiction apocalyptique: une enorme coupole surmontee de toits et de fenetre innombables, ocre jaune delave marbre de poussiere rouge. Dessous, des stands tres respectables de bijouterie, de vetements et d'electromenage, et autour un dedale de piles de tissus, produits de beaute, quincaillerie...
Nous avions une bonne raison de nous arreter a Kratie: au Vietnam, nous avions rencontre Judith et Mark, un couple neerlandais. Il est photographe (cf sidebar), elle est optometriste(!). Elle allait bientot passer quelques semaines, benevolement, dans l'hopital de Kratie. D'apres eux, la ville etait tres jolie. La deuxieme raison: les dauphins. Dans le Mekong pres de Kratie vie une race de dauphins d'eau douce en voie d'extinction (il en reste quelques uns en Birmanie et au Laos) que l'on peut observer a distance respectable.
C'est ce que nous avons fait. Le soir de notre arrivee nous nous sommes faits conduire par le gerant de notre hotel (a 3 sur une moto, a la cambodgienne) jusqu'au point d'observation gere par le police. La somme payee par les touristes pour entrer sur le site et louer un bateau est censee servir a l'etude et la preservation des animaux. Ils en ont bien besoin: un des hommes presents nous a dit qu'aucun des petits recents n'avait survecu. Et puis, beaucoup d'animaux meurent pris dans des filets et empoisonnes (?).
Il reste une bonne vingtaine de dauphins sur cette portion du Mekong, et ils ont appris a se tenir loin des bateaux. La loi exige que tous les moteurs soient coupes si ils s'approchent a moins de 20 metre.
C'etait le soir, nous etions tous seuls avec notre jeune batelier patient. Le soleil se couchait, le ciel rose et dore se refletait sur l'eau et pendant une heure nous avons vu les dauphins affleurer a la surface, sortir la tete, cracher de l'eau par groupes de deux ou trois.
Le lendemain, nous sommes alles visiter l'hopital.
Les hollandais financent le service ophtalmologie, et les japonais le service des protheses et de la reeducation. Enfait, il n'y a presque plus d'accidents dus a des mines dans la region. Le danger principal: motos et scooters.
L'hopital et petit et aussi charmant qu'un hopital peut l'etre: un ensemble de longs batiments bas aux toits a deux pans entoures de galeries. Tous etaient peints en blanc sauf un, qui abritait le service de tuberculose.
Depuis qu'elle est arrivee, Judith a passe plusieurs journees a tourner dans les villages avec ses collegues cambodgiens. Rares sont les paysans qui se rendent d'eux meme a l'hopital: a chaque fois, c'est toute la famille qui se deplace, ce qui signifie abandonner champs et animaux. Pour ceux qui vivent de l'autre cote de la riviere, traverser coute (je crois) 3000 riels par personne. Une famille vit avec 8000 (2 dollars) par jour. Grace aux aides internationales, l'hopital rembourse a present les patients pour leurs frais de transport, mais ca reste beaucoup d'argent a empreinter. Et puis, il y a aussi l'attitude generale de fatalisme, ou plutot d'acceptation, des cambodgiens.
Toujours est il que c'est souvent aux medecins de se deplacer, et c'est vrai aussi au Laos.
A Kratie, ils sont formes pour reconnaitre ce qu'ils peuvent soigner. Simples problemes de vue, cataracte, myopie... pour le reste, ils s'efforcent de rassurer les patients. Ceux pour qui c'est necessaire prennent alors rendez vous a l'hopital et, en general, se presentent quelques jours plus tard. Avec toute leur famille. Ils n'auront qu'un dollar a payer par operation, le reste etant finance par l'association Mekong Eye Doctors.
Et voila, c'etait notre derniere etape au cambodge. Je me suis efforcee de dessiner quelques unes des tres belles maisons locales, en bois ou paille tressee pour les plus pauvres, mais la dizaine d'enfants survoltes autour de moi n'a pas rendu la tache facile. Resultat: un tout petit dessin tout de travers artistiquement decore de dizaines de traces de petits doigts: j'ai les empreintes digitales des coupables.
Le lendemain, nous avons pris la longue route vers le frontiere et les habituelles arnaques a touristes: douaniers reclamant quelques dollars et organisateurs de transport haissables au premier regard.
Nous ne le savions pas mais nous etions en route vers un petit bout de paradis. Siphandon. Des dizaines d'iles aux courbes douces sur le Mekong, couvertes de rizieres et de bananiers, palmiers et autres arbres fruitiers, et peuplees de buffles, egrettes, cochons, chats, poules et... laotiens tranquilles. Et la, nous avons eu encore plus de chance: les touristes sont loges dans de bungalows de bambous tresses, et les premiers etaient tous pris. Nous avons du marcher dans le noir, demandant toutes les deux minutes et recevant toujours la meme reponse. Sorry, full. Finalement, nous avons trouve un lit, du cote "sunrise" de l'ile. Ce que nous ne savions pas, c'est que la dame qui tenait le bungalow comme le petit restaurant a cote etait une des meilleures cuisiniere du coin (ca nous a ete affirme par la suite par d'autres voyageurs). Toujours est il que nous avons passe deux jours de reve a ne faire pratiquement rien, manger de delicieux repas et nous laver dans la riviere. Avec la lessive, la vaisselle, les buffles, les enfants comme les adultes.
Bon, le deuxieme jour je me suis offert une migraine, due probablement a une heure passee la veille a pedaler sur la route la plus pourrie du monde pour essayer de trouver une cascade. Nous nous etions perdus: une vieille dame au sourire charmant nous avait envoyes dans la direction opposee de celle que nous aurions du prendre.
Le lendemain, nous sommes partis pour Champassac, hisoire d'y visiter un nouveau temple khmer. En fait de ville il s'agit surtout de maisons tranquillements etirees le long d'une route. Quelques unes datent de temps des francais et alternent plus ou moins avec des temples. Un temple, une maison, un temple, la poste, un temple, un restaurant et ainsi de suite. En fait, l'endroit a ete considere comme sacre depuis des siecles, probablement des milliers d'annes. Il l'etait apparemment pour les Khmers, et ce pour une raison toute simple: ils etaients hindous a quelques exceptions pres, et, sur une colline derriere Champassac se dresse un pilier de pierre aisement assimilable au Linga (i.e. penis) de Shiva, le dieu hindou favori des khmers de l'epoque. C'est probablement a cause de ce colonne naturelle visible depuis plusieurs kilometres qu'une ville a ete etablie sous la chaine de collines, et un temple a son pied.
Aujourd'hui, la ville d'origine a disparu, mais on peu encore lire son plan depuis les airs. Le temple est toujours la, en gres et en laterite, austere au premier abord mais de plus en plus poetique a mesure que l'on s'avance dans le site, passant les barays (bassins), deux batiments a l'air serieux encadrant un grand espace central, puis une allee bordee de lingas (certains disent colonnes surmontees de boutons de lotus) menant a un tres bel escalier de pierre borde de frangipaniers. L'escalier est erode par le temps, ses pierres dechaussees, les frangipaniers se tordent, partent presque a l'horizontale, troncs gris et noueux puis se redressent , chaque branche garnie d'un bouquet de fleurs blanches et jaune pale. Tout en haut on trouve un petit sanctuaire aux bas et haut-reliefs delicats, abritant a present des statues de Boudha souriantes. Derriere, une source sacree dont l'eau arosait probablement le linga d'origine et, vers la droite, un amoncellement d'enormes blocs de pierre brises dont certains montrent encore des traces de sculptures. On dirait qu'une partie de la falaise s'est effondree sur des socles de lingas geants.
Le soir, il y avait une fete dans le village. Sur une scene, des artistes en costume traditionnel racontaient des histoires et chantaient entoures de jeunes filles repetant inlassablement la meme choregraphie dans pleins de tenues differentes. Les garcons du public glissaient des billets a celles qu'ils preferaient et elles acceptaient, timides et flattees. Il y avait entre 600 et 1000 personnes dans le public, assis par terre ou jouant a des jeux de foire souvent a base de lancer de flechettes.
Apres Champassac, Tad Lo. Re bungalows, re cascade superbe, mais apres la beaute et la nonchalance de Siphandon, l'endroit perdait de son charme. En ce qui me concerne, ma plus grosse reticence venait de la destruction de la foret locale. L'habitude locale est celle de la terre brulee, ce qui est OK sur une petite echelle. Mais a Tad Lo, on avait l'impression d'une destruction systematique de la foret, de nouvelles parcelles etant eclaircies et brulees sans meme que le bois ne soit recupere. Apres plus d'une heure de marche en plein soleil entre parcelles cramees et plantations de bananiers nous sommes arrives en haut d'une cascade superbe, et trois petits garcons nous ont guide de palier en palier jusqu'en bas.
Nous sommes repartis le jour suivant, pour Thakhek ou nous avons de nouveau passe deux jours a ne rien faire, Kevin ne se sentant pas bien.
Et nous voila a Vientiane, la capitale du pays. Nous logeons chez Conchi et Troy, un couple hispano canadien rencontre sur Couchsurfing. Ils sont tres tres sympas et nous nous sentons presque chez nous. Le soir, nous avons le genre de discussions ideologiques que je n'ai jamais eu quand j'etais etudiante. Impact du tourisme sur l'environnement ou la culture d'un pays, mefaits du materialisme etc... bon, et recettes de cuisine aussi ou encore nos bouquins preferes.
Hier soir, nous avons eu le plaisir de rencontrer Louis Gabaude, un ami d'ami de mes parents qui vit en Thailande depuis plus de 30 ans et etait de passage a Vientiane. Comme Pascal Royere a Angkor, il travaille pour l'ecole francaise d'extreme orient, mais lui sur le boudhisme et plus patriculierement, en ce moment, ses relations avec la politique. Passionnant meme si nous n'avons fait qu'effleurer le sujet. Nous ne savons vraiment pas grand chose du boudhisme. Kevin et moi.
Vientiane est une ville charmante. Pas jolie, mais tranquille et toute petite. Il y a des temples partout, certains tres kitsch et d'autes somptueux. Les rues sont colorees par les moines en robe safran et les jeunes femmes en sarongs. Le soir, le long du Mekong, en face de la Thailande, on donne des cours d'aerobics pour les filles ou on organise des matches de foot pour les garcons dans le lit presque asseche du fleuve. Sur les berges on peu boire un verre sur des chaises en plastique et manger du poulet ou du poulpe grille.
Le Laos n'est pas un pays spectaculaire, du moins pas apres l'enormite de la Russie et de la Chine ou les paysages extraordinaires de l'Est de la Turquie, mais c'est un endroit ou l'on se sent bien. Ca tient surtout a ses habitants. Pour un oeil occidental, ils sont incroyablement decontractes, et. forcement, ca deteint sur nous. Ou sont les chauffeurs de tuk tuk nous helant bruyament toutes les deux minutes, les vendeuses de souvenirs (you buy, madam, you buy? just have a looka), les enfants surrexcites? A leur place, nous croisons des colegiennes en Sarongs, les chaufferus de tuk tuk font la sieste dans leurs hamacs et les serveurs de restaurants ont toujours le sourire pret a naitre.
Nous sommes arrives par le Sud du pays.
Apres avoir quitte Siem Reap et Angkor, nous sommes redescendus sur Phnom Penh au Sud Est avant de remonter vers le Nord et Kratie.
Nous avons passe une nouvelle journee a Phnom penh, a explorer son marche, surout, un batiment incroyable tout droit sorti d'un film de science fiction apocalyptique: une enorme coupole surmontee de toits et de fenetre innombables, ocre jaune delave marbre de poussiere rouge. Dessous, des stands tres respectables de bijouterie, de vetements et d'electromenage, et autour un dedale de piles de tissus, produits de beaute, quincaillerie...
Nous avions une bonne raison de nous arreter a Kratie: au Vietnam, nous avions rencontre Judith et Mark, un couple neerlandais. Il est photographe (cf sidebar), elle est optometriste(!). Elle allait bientot passer quelques semaines, benevolement, dans l'hopital de Kratie. D'apres eux, la ville etait tres jolie. La deuxieme raison: les dauphins. Dans le Mekong pres de Kratie vie une race de dauphins d'eau douce en voie d'extinction (il en reste quelques uns en Birmanie et au Laos) que l'on peut observer a distance respectable.
C'est ce que nous avons fait. Le soir de notre arrivee nous nous sommes faits conduire par le gerant de notre hotel (a 3 sur une moto, a la cambodgienne) jusqu'au point d'observation gere par le police. La somme payee par les touristes pour entrer sur le site et louer un bateau est censee servir a l'etude et la preservation des animaux. Ils en ont bien besoin: un des hommes presents nous a dit qu'aucun des petits recents n'avait survecu. Et puis, beaucoup d'animaux meurent pris dans des filets et empoisonnes (?).
Il reste une bonne vingtaine de dauphins sur cette portion du Mekong, et ils ont appris a se tenir loin des bateaux. La loi exige que tous les moteurs soient coupes si ils s'approchent a moins de 20 metre.
C'etait le soir, nous etions tous seuls avec notre jeune batelier patient. Le soleil se couchait, le ciel rose et dore se refletait sur l'eau et pendant une heure nous avons vu les dauphins affleurer a la surface, sortir la tete, cracher de l'eau par groupes de deux ou trois.
Le lendemain, nous sommes alles visiter l'hopital.
Les hollandais financent le service ophtalmologie, et les japonais le service des protheses et de la reeducation. Enfait, il n'y a presque plus d'accidents dus a des mines dans la region. Le danger principal: motos et scooters.
L'hopital et petit et aussi charmant qu'un hopital peut l'etre: un ensemble de longs batiments bas aux toits a deux pans entoures de galeries. Tous etaient peints en blanc sauf un, qui abritait le service de tuberculose.
Depuis qu'elle est arrivee, Judith a passe plusieurs journees a tourner dans les villages avec ses collegues cambodgiens. Rares sont les paysans qui se rendent d'eux meme a l'hopital: a chaque fois, c'est toute la famille qui se deplace, ce qui signifie abandonner champs et animaux. Pour ceux qui vivent de l'autre cote de la riviere, traverser coute (je crois) 3000 riels par personne. Une famille vit avec 8000 (2 dollars) par jour. Grace aux aides internationales, l'hopital rembourse a present les patients pour leurs frais de transport, mais ca reste beaucoup d'argent a empreinter. Et puis, il y a aussi l'attitude generale de fatalisme, ou plutot d'acceptation, des cambodgiens.
Toujours est il que c'est souvent aux medecins de se deplacer, et c'est vrai aussi au Laos.
A Kratie, ils sont formes pour reconnaitre ce qu'ils peuvent soigner. Simples problemes de vue, cataracte, myopie... pour le reste, ils s'efforcent de rassurer les patients. Ceux pour qui c'est necessaire prennent alors rendez vous a l'hopital et, en general, se presentent quelques jours plus tard. Avec toute leur famille. Ils n'auront qu'un dollar a payer par operation, le reste etant finance par l'association Mekong Eye Doctors.
Et voila, c'etait notre derniere etape au cambodge. Je me suis efforcee de dessiner quelques unes des tres belles maisons locales, en bois ou paille tressee pour les plus pauvres, mais la dizaine d'enfants survoltes autour de moi n'a pas rendu la tache facile. Resultat: un tout petit dessin tout de travers artistiquement decore de dizaines de traces de petits doigts: j'ai les empreintes digitales des coupables.
Le lendemain, nous avons pris la longue route vers le frontiere et les habituelles arnaques a touristes: douaniers reclamant quelques dollars et organisateurs de transport haissables au premier regard.
Nous ne le savions pas mais nous etions en route vers un petit bout de paradis. Siphandon. Des dizaines d'iles aux courbes douces sur le Mekong, couvertes de rizieres et de bananiers, palmiers et autres arbres fruitiers, et peuplees de buffles, egrettes, cochons, chats, poules et... laotiens tranquilles. Et la, nous avons eu encore plus de chance: les touristes sont loges dans de bungalows de bambous tresses, et les premiers etaient tous pris. Nous avons du marcher dans le noir, demandant toutes les deux minutes et recevant toujours la meme reponse. Sorry, full. Finalement, nous avons trouve un lit, du cote "sunrise" de l'ile. Ce que nous ne savions pas, c'est que la dame qui tenait le bungalow comme le petit restaurant a cote etait une des meilleures cuisiniere du coin (ca nous a ete affirme par la suite par d'autres voyageurs). Toujours est il que nous avons passe deux jours de reve a ne faire pratiquement rien, manger de delicieux repas et nous laver dans la riviere. Avec la lessive, la vaisselle, les buffles, les enfants comme les adultes.
Bon, le deuxieme jour je me suis offert une migraine, due probablement a une heure passee la veille a pedaler sur la route la plus pourrie du monde pour essayer de trouver une cascade. Nous nous etions perdus: une vieille dame au sourire charmant nous avait envoyes dans la direction opposee de celle que nous aurions du prendre.
Le lendemain, nous sommes partis pour Champassac, hisoire d'y visiter un nouveau temple khmer. En fait de ville il s'agit surtout de maisons tranquillements etirees le long d'une route. Quelques unes datent de temps des francais et alternent plus ou moins avec des temples. Un temple, une maison, un temple, la poste, un temple, un restaurant et ainsi de suite. En fait, l'endroit a ete considere comme sacre depuis des siecles, probablement des milliers d'annes. Il l'etait apparemment pour les Khmers, et ce pour une raison toute simple: ils etaients hindous a quelques exceptions pres, et, sur une colline derriere Champassac se dresse un pilier de pierre aisement assimilable au Linga (i.e. penis) de Shiva, le dieu hindou favori des khmers de l'epoque. C'est probablement a cause de ce colonne naturelle visible depuis plusieurs kilometres qu'une ville a ete etablie sous la chaine de collines, et un temple a son pied.
Aujourd'hui, la ville d'origine a disparu, mais on peu encore lire son plan depuis les airs. Le temple est toujours la, en gres et en laterite, austere au premier abord mais de plus en plus poetique a mesure que l'on s'avance dans le site, passant les barays (bassins), deux batiments a l'air serieux encadrant un grand espace central, puis une allee bordee de lingas (certains disent colonnes surmontees de boutons de lotus) menant a un tres bel escalier de pierre borde de frangipaniers. L'escalier est erode par le temps, ses pierres dechaussees, les frangipaniers se tordent, partent presque a l'horizontale, troncs gris et noueux puis se redressent , chaque branche garnie d'un bouquet de fleurs blanches et jaune pale. Tout en haut on trouve un petit sanctuaire aux bas et haut-reliefs delicats, abritant a present des statues de Boudha souriantes. Derriere, une source sacree dont l'eau arosait probablement le linga d'origine et, vers la droite, un amoncellement d'enormes blocs de pierre brises dont certains montrent encore des traces de sculptures. On dirait qu'une partie de la falaise s'est effondree sur des socles de lingas geants.
Le soir, il y avait une fete dans le village. Sur une scene, des artistes en costume traditionnel racontaient des histoires et chantaient entoures de jeunes filles repetant inlassablement la meme choregraphie dans pleins de tenues differentes. Les garcons du public glissaient des billets a celles qu'ils preferaient et elles acceptaient, timides et flattees. Il y avait entre 600 et 1000 personnes dans le public, assis par terre ou jouant a des jeux de foire souvent a base de lancer de flechettes.
Apres Champassac, Tad Lo. Re bungalows, re cascade superbe, mais apres la beaute et la nonchalance de Siphandon, l'endroit perdait de son charme. En ce qui me concerne, ma plus grosse reticence venait de la destruction de la foret locale. L'habitude locale est celle de la terre brulee, ce qui est OK sur une petite echelle. Mais a Tad Lo, on avait l'impression d'une destruction systematique de la foret, de nouvelles parcelles etant eclaircies et brulees sans meme que le bois ne soit recupere. Apres plus d'une heure de marche en plein soleil entre parcelles cramees et plantations de bananiers nous sommes arrives en haut d'une cascade superbe, et trois petits garcons nous ont guide de palier en palier jusqu'en bas.
Nous sommes repartis le jour suivant, pour Thakhek ou nous avons de nouveau passe deux jours a ne rien faire, Kevin ne se sentant pas bien.
Et nous voila a Vientiane, la capitale du pays. Nous logeons chez Conchi et Troy, un couple hispano canadien rencontre sur Couchsurfing. Ils sont tres tres sympas et nous nous sentons presque chez nous. Le soir, nous avons le genre de discussions ideologiques que je n'ai jamais eu quand j'etais etudiante. Impact du tourisme sur l'environnement ou la culture d'un pays, mefaits du materialisme etc... bon, et recettes de cuisine aussi ou encore nos bouquins preferes.
Hier soir, nous avons eu le plaisir de rencontrer Louis Gabaude, un ami d'ami de mes parents qui vit en Thailande depuis plus de 30 ans et etait de passage a Vientiane. Comme Pascal Royere a Angkor, il travaille pour l'ecole francaise d'extreme orient, mais lui sur le boudhisme et plus patriculierement, en ce moment, ses relations avec la politique. Passionnant meme si nous n'avons fait qu'effleurer le sujet. Nous ne savons vraiment pas grand chose du boudhisme. Kevin et moi.
Vientiane est une ville charmante. Pas jolie, mais tranquille et toute petite. Il y a des temples partout, certains tres kitsch et d'autes somptueux. Les rues sont colorees par les moines en robe safran et les jeunes femmes en sarongs. Le soir, le long du Mekong, en face de la Thailande, on donne des cours d'aerobics pour les filles ou on organise des matches de foot pour les garcons dans le lit presque asseche du fleuve. Sur les berges on peu boire un verre sur des chaises en plastique et manger du poulet ou du poulpe grille.
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